SANTE

par Christine Lavanchy

Sainte-Croix, à l’ombre des pales, plus de 4800 habitants comme sujets expérimentaux ?

Toute personne riveraine d’un parc éolien, construit ou en projet, se retrouve confrontée à toutes sortes de questionnements. Qu’elle ait déjà expérimenté les délices de la cohabitation avec les machines dans son environnement direct, ou qu’elle se soit plongée dans la lecture et l’écoute des témoignages du vécu des personnes concernées, une chose frappe d’emblée :

 

Les riverains, d’où qu’ils viennent de par le monde, racontent leurs maux avec les mêmes mots.

 

Une gêne modérée, pour certaines d’entre eux, qui peut aller jusqu’à une souffrance telle qu’elle force les victimes à abandonner leurs maisons !

 

Il faut savoir que cette réalité n’entre jamais dans l’équation des promoteurs et des autorités qui poussent les projets en avant. À cette question, et à part le « Vous préférez une centrale nucléaire ? », la réponse est toujours la même : « Les normes sont respectées ! ».

 

Et c’est vrai ! le texte sensé protégé les gens de ce pays contre les nuisances sonores est connu sous le nom d’Ordonnance sur la protection contre le bruit, OPB pour les intimes. Ce texte ne donne aucune directive concernant les infrasons.

 

Et c’est bien là le problème. Aujourd’hui, c’est un fait qui n’est plus contestable : le spectre des émissions sonores des éoliennes de type industriel, celui auquel sont promises nos crêtes, appartient au monde de la basse fréquence et de l’infrason. Il échappe de facto à la réglementation fédérale, pourtant sensée protéger la population.

 

Plus de 4800 personnes seront exposées à ces nuisances d’un nouveau type que les autorités refusent de considérer. Pire. L’hôpital et L’EMS, lieux qui abritent une population fragilisée par essence, sera situé à moins de 700 mètres de la première machine !

 

On aura lu que certains tentent de discréditer les plaintes des riverains in invoquant l’effet nocebo.

 

Pourtant les faits sont têtus et la littérature scientifique nous apprend que les animaux souffrent aussi de la cohabitation avec l’industrie éolienne. Des études ont rapportés des effets mesurables sur plusieurs espèces animales différentes (grands mammifères sauvages, de rente, ainsi que certains volatiles). Il s’agit de malhonnêteté scientifique crasse quand on veut dénigrer la souffrance des riverains en la qualifiant de souffrance nocebo.

 

Quoiqu’il en soit, et quelque soient les mécanismes biologiques impliqués dans ces pathologies, une chose est certaine : en 2012, l’OFEN a concédé qu’un minimum de 15.8 % de riverains sont affectés à divers degrés, en considérant un échantillonnage de personnes dans un rayon de 5 km.

 

Sachant que l’impact mesuré croit avec la proximité des machines, que les infrasons se transmettent par le sol et qu’ils sont mesurables jusqu’à 10 km, que la majorité de la population de Sainte-Croix réside dans un rayon inférieur à 1500 mètres…

 

Malheureusement et compte tenu de celà, on peut s’attendre à des chiffres d’impact qui seront supérieurs aux 15.8 % promis par l’OFEN.

 

Si cette centrale aérogénératrice voit le jour, il faut que les promoteurs et les autorités sachent une chose. Obtenir un permis de construire n’est pas un blanc-seing pour atteindre à la santé des personnes. Leur responsabilité est, et sera engagée, et ils devront répondre de leurs actes d’une manière ou d’une autre.

 

Si cette centrale aérogénératrice voit le jour, ce ne sera non pas l’aboutissement d’un projet mais le début des problèmes.

 

Pour la santé des habitants de Sainte-Croix, il est absolument urgent d’appliquer le principe de précaution !

 

Christine Lavanchy

Christine Lavanchy eoliennes

L’auteure de l’article :

 

Technicienne de laboratoire en recherche fondamentale, Christine Lavanchy a 35 ans d’expérience en milieu académique.

 

 

 

En savoir plus sur le sujet de la santé :

 

« Dossier santé de l’association Paysage libre -Vaud » 

(mis à jour en 2021)